Bonjour à tous 🙂
Suite à la campagne de financement participatif menée durant 1 mois sur Ulule je viens vous faire un petit retour d’expérience. Avant de commencer, sachez qu’il s’agit principalement de ma propre expérience, et que cela ne sera probablement pas transposable à tout le monde.
Je vous parlerais du contexte dans lequel j’ai mené ma campagne, des surprises (bonnes ou mauvaises) qu’elle a engendrées, et enfin je vous livrerai quelques modestes conseils qui n’engageront que moi.
Pour vous donner mon impression générale, je me suis lancé dans cette campagne la fleur au fusil. Certes, je l’ai “préparée” pendant 1 mois en avance, teasant et essayant de susciter l’envie chez les potentiels donateurs. Néanmoins, avec le recul, il me semble que tout ça manquait d’un peu plus d’organisation et de plans de bataille. Je reviendrais dessus un peu plus loin en donnant quelques exemples.
1. Préparation & Contexte
Avant toute chose j’ai préparé le matériel de “base”. J’entends par là, ce que tout site de financement qui se respecte propose : présentation écrite que j’ai essayé de rendre sympa, illustrations, et vidéo de présentation. J’ai attendu d’avoir ces 3 briques avant de lancer la campagne. Bon, jusque-là vous allez me dire “rien qu’on ne sache pas”. Bref, comme je suis plutôt bête et discipliné, j’ai suivi à la lettre les conseils donnés sur Ulule : campagne brève (30 jours), et en dehors des périodes de vacances. Pour ce qui est des 30 jours, je le dis tout de suite, avec le faible nombre de “fans” que j’avais, ça s’annonçait plutôt mal. Qu’entends-je par “faible” ? Si ma page est “aimée” d’à peu près 100 personnes, j’interagis la plupart du temps avec une vingtaine, dont le noyau dur – celui qui aime et partage mes posts plus ou moins intéressants – est composé d’une dizaine de personnes. C’est très faible comme 1er cercle. J’ai néanmoins pu compter sur des amis qui ne suivent pas spécialement mes aventures facebooksiennes, mais qui étaient très intéressés par mon livre. Disons, 3 personnes… On peut rajouter à ça, 3 membres de ma famille qui souhaitaient me soutenir… Quand je vous dis que je partais la fleur au fusil ! Au total, sur ces 16 personnes, j’étais à peu près sûr que 6 allaient participer. Le don moyen pour les livres étant 20€ c’était pas mal, mais pas suffisant ! Je comptais naïvement sur les ‘inconnus” ces gens que j’imaginais en véritables chevaliers mécènes qui financent à tour de bras des anonymes, car ils ont trop de sous… Fleur au fusil, et candide en plus ! …pas complètement, ce que je n’avais pas pris en compte, c’est qu’il faut 5 donateurs avant que le projet soit visible par des inconnus !
En conclusion de ce préambule, si vous avez peu de fans au départ, comme moi, privilégier les campagnes de 60 jours, même si elles s’éternisent et contrairement aux conseils d’Ulule, ça laisse le temps de ramener des inconnus !
2. Lancement et 1er espoir
Donc espérer des dons d’inconnus dès le début c’était loupé… J’avais absolument besoin de ces 5 premières personnes, mais je ne pouvais pas non plus forcer la main à mes amis ou à ma famille… Donc je me suis mis à balancer des messages sur différents groupes que j’avais repérés comme étant spécialisés dans la promotion des auteurs. J’ai ainsi harcelé de messages promotionnels la facebooksphère, la twittosphère, et toute la réseau-sphère… Le pire, c’est que ça marche ! (je comprends mieux le battage médiatique télévisuel) Non pas que j’ai pêché des inconnus, mais j’ai réveillé mon 1er cercle ! Curieux non ? ^^ » Et, surprise ! Parmi mes 1er donateurs, j’ai eu une “inconnue” Karole Schifferling qui était intéressée par mon livre via l’intermédiaire du site L’Attelage où j’avais trouvé mon correcteur Maxime Duranté : le réseau ya que ça de bon ! Bref, alors que depuis 48h c’était le néant niveau don, malgré mes supers teasing sur les réseaux, en un seul samedi, j’ai collecté 170€ ! Magique ! Andréa Deslacs, Jules Gaultier, Olivier Iz, Jeanne Barrales m’avaient soutenu ! J’avais l’impression que rien ne pouvait arrêter ce projet, le meilleur du monde, pourquoi en douter ? D’autant plus que lors de la semaine suivante, il y avait encore le… 1er cercle ! Je ne les avais pas tous épuisés ! Sur 10 jours, Broen Odus / Bruno Matias Mulard De Sousa, Guillaume Lecler Deuxzérosetdemi et Flo Renard ont eu la pitié généreuse et m’ont soutenu ! Puis, plus rien…
3. Après la tempête…
Quand vous a donné de l’espoir, il est dur de se confronter à la réalité. Laquelle ? Que les gens ne sont pas bêtes : ils ne distribuent pas leurs sous à tout va ! Et ça, ça ne m’arrangeait pas… Quand je dis “plus rien”, c’est là que je ne suis pas forcément convaincu de la pertinence de mener une campagne uniquement en dehors des vacances, car la journée, le donateur travail (il faut bien qu’il gagne ce qu’il va donner…), et puis le soir, il est fatigué, alors lire les speech pour un hypothétique livre de SF, qui plus est humoristique, d’un inconnu dont on ignore s’il est doué et s’il a de l’humour… Je comprends, ça n’incite pas au don. Bref, peut-être le donateur est moins méfiant en vacances, il faudrait demander à ceux qui sont allés contre les conseils d’Ulule… Pendant 8 horribles jours, lors desquels je menais la vie dure aux groupes de promotions, rien ! Pas le moindre don ! Le désert… J’étais arrivé au bout des ressources mobilisables. Et toujours pas de chevalier mécène qui a trop d’argent ! Le doute m’envahit… Arriverais-je à plaire ? Mon livre de SF humoristique, c’est vrai, ce n’est pas forcément dans le vent… Au fait, pourquoi je n’ai pas eu l’idée d’écrire un roman érotique très en vogue sur les réseaux, moi ? C’était décidé, j’allais rajouter des scènes de sexe* dans mon livre ! En plus, l’anatomie et la sensibilité E.T. laissaient entrevoir des scènes très émoustillantes, lorsque…
*c’est à ce moment que le site décide de censurer mon article, c’est ça ? (soutien aux auteurs d’érotique fantasy… euh… bref !)
4. La délivrance
Puis, aussi soudain que les dons avaient disparu, ils réapparurent, tel un coffre qu’on venait de dérober à une banque : mon 1er cercle n’avait pas dit son dernier mot ! La famille et les amis ! Comment ? Ah, la scène de sexe… Ben, pas de scène de sexe, désolé… Vous êtes déçu, avouez ;-P Quoi qu’il en soit, à 10 jours de l’échéance, mon projet avait été soutenu ! Moi, sur un nuage, j’avais vécu un des ascenseurs émotionnels le plus important de ma vie… (enfin presque, une soutenance de thèse ou dévoiler sa flamme font quand même partie du trio de tête) En résumé : j’étais super content ! Le livre que j’avais imaginé allait prendre vie ! Mouahahahah ! Il est vivaaaaaaaant ! (me pose, bois un truc, et reviens une fois calmé) Le projet était financé à 100% ! 😀
5. La cerise
Encore sous le choc de cette réussite, je ne m’attendais pas à la cerise sur le gâteau qui clôtura cette aventure : 109% de financement ! Soit, la commission ulule enlevée : 501€ ! Je vais pouvoir inonder le monde de mes romans !
6. Les chiffres
Pour les concrets et terre-à-terre, voici les statistiques, et les différentes tentatives que j’ai menées pour élargir le panel de gens que je pouvais toucher. Gardons à l’esprit que “toucher” ne veut pas dire “assurer-un-don”. Si j’en crois ulule, parmi les visiteurs 267 visiteurs que j’ai eu sur ma page projet : 65 (24%) venaient de Twitter, 146 (55%) de FB, et 56 (21%) d’autres sites. Si j’en crois les statistiques de Facebook, à leur apogée, mes posts ont touché 4000 personnes ! Soit une influence de 0,7% (4000/146), même si je ne sais pas comment FB calcule tout ça. J’ai également fait grâce de 7€ à FB pour promouvoir un post, ça n’a strictement rien changé, hormis les 900 vues supplémentaires qu’a eu le post, alors qu’habituellement j’en faisait 700 à 800 sans rien payer… Pas de quoi exciter le chaland ou la ménagère… Idem pour la pub sur monbestseller : ça n’a pas changé grand-chose à mes stat sur le site ou les vues du projet sur ulule… Quoi qu’il en soit, le don moyen sur mon projet était de 32€ par 17 généreux donateurs.
Le mot de la fin
Je m’attendais à toucher beaucoup plus de personnes inconnues, cela a été le cas pour une seule personne, l’avant-dernier donateur. Probablement dû à la durée de ma campagne, trop courte. Cela peut aussi venir de la demande, et du peu d’attrait qu’une telle campagne peut susciter pour les rares fans de SF d’auteurs auto-édités, qui, il faut avouer, ne sont pas (encore) légion… Je ne cache pas non plus mon manque d’expérience dans la communication, probablement qu’un pro aurait beaucoup mieux fait. Je retire de cette expérience que les dons sont extrêmement irréguliers, et ont le plus souvent été très groupés – est-ce dû à une quelconque dynamique statistique ou pas ? – et la plupart du temps ont eu lieu le WE. D’où mon interrogation sur la justification du site ulule d’éviter de débuter sa campagne pendant les vacances. Peut-être aurais-je dû plus prospecter au niveau des sites de financement participatifs pour les projets individuels (KissKissBankBank, MyMajorCompany, ou d’autres), qui ont un réseau de personnes qui, contrairement à Ulule, vont plus facilement donner à des individus qu’à des projets collaboratifs à grande échelle…
En conclusion générale je ne vais pas vous annoncer une recette miracle, ni un conseil révolutionnaire. Je ne peux que mettre l’accent sur vos fans et vos supports qui sont prêts à partager concrètement votre projet ! J’ignore également ce qui peut pousser une personne à faire un don pour un auteur inconnu, si ce n’est d’aimer son projet et de vouloir lui donner une chance… Pour ma part, avec un noyau dur composé de seulement une vingtaine de personnes je m’en sors vraiment bien ! Merci à vous tous 😀 ! En espérant que ce retour pourra vous aider ou aiguiller vos choix dans votre future campagne 😉
Manu
Je pense que tu t’es bien démenée et en effet, les événements intercurrents pour relancer l’attention était de qualité. C’est la grande difficulté de sortir des premiers cercles, je pense que la solution à ce problème n’est pas si évidente. Donc, ne te fais pas trop de reproche.