Le guide pratique de l’auteur endurant – par Manu Breysse
🌌 Pourquoi la cohérence devient un défi après 300 pages
Écrire un roman, c’est un marathon.
Mais écrire une trilogie SF humoristique, c’est courir ce marathon sur trois planètes différentes, avec un compas cassé et des chaussures qui changent de forme tous les trois chapitres.
Pour Le Tour de l’Univers, j’y suis allé en pur jardinier* — sans méthode d’écriture, sans plan, sans carte, armé d’un arrosoir plein d’idées et d’une foi naïve dans la photosynthèse de l’inspiration. 🌱 Brandon Sanderson ou Steven Erikson en trembleraient probablement…
Je plantais mes personnages, je les laissais pousser, et je priais pour qu’ils ne s’entre-dévorent pas avant la floraison. Spoiler : ils l’ont fait quand même… *soupir*
J’ai bien essayé de créer des macro sur word pour automatiser le repérage des personnages à l’aide d’outils d’IA générative, mais ça n’a jamais marché…
Et puis, j’ai découvert… les index.
Pas les index de bibliothèque — non, ceux de Word, ces minuscules balises qu’on glisse discrètement entre deux lignes, et qui deviennent vos meilleurs alliés quand votre univers commence à vous échapper.
Les index, c’est comme dresser une carte des étoiles pour vos propres idées. Chaque nom, lieu, date ou concept est une balise de survie dans la galaxie du manuscrit.
Vous cherchez où apparaît “Asdout” (personnage secondaire) la première fois ? Une seconde.
Vous voulez vérifier si la planète Krypton tourne dans le bon sens depuis le tome 1 ? Clic. Trouvé. Sauvé.
Car au-delà de 300 pages, l’auteur n’avance plus seulement dans une histoire : il explore un écosystème vivant, avec ses logiques internes, ses rebondissements imprévus et ses lois physiques aléatoires.
Sans méthode d’écriture, les contradictions s’invitent : un œil change de couleur, un personnage disparaît puis ressuscite, une planète change de coordonnées… et vous vous surprenez à parler à Word comme à un collègue de bureau :
“Non, Arvin n’était pas sur cette planète-là, tu le sais très bien !”
Mettre en place des index word, c’est un peu devenir archéologue de son propre imaginaire.
C’est protéger :
- la crédibilité de votre univers,
- la confiance de vos lecteurs,
- et, surtout, votre santé mentale (parce qu’une recherche manuelle sur 600 pages, c’est le purgatoire version littéraire).
Alors oui, c’est long à faire. Oui, c’est un peu très ingrat (comme l’activité d’écrivain d’ailleurs).
Mais une fois qu’on y goûte, impossible de revenir en arrière : on réalise que ces petits champs cachés, c’est la mémoire vivante du livre (en plus, on vieillit tous).
✨ [là, c’est la ligne « placement de produit »] Retrouvez l’univers complet sur letourdelunivers.com et les autres écrits de Manu Breysse, auteur indépendant de science-fiction française.
* et je ne ferai plus jamais ça \o/
🪐 Les index : mon arme secrète pour survivre à une trilogie de science-fiction
(ou comment ne plus perdre mes personnages dans l’espace-temps littéraire)
Avant, j’étais persuadé que les index, c’était bon pour les thèses universitaires, pas pour l’écriture de romans de SF humoristiques avec des robots dépressifs et des dieux en burn-out.
Et pourtant…
Le jour où j’ai ajouté mon premier { XE "Sareth" \f "noms" } dans Word, j’ai compris que je venais de découvrir la téléportation administrative.
🪐 1. L’index, c’est votre cerveau externalisé
Plus besoin de relire 900 pages pour savoir si Sareth a toujours ses cheveux longs, si Amandine est bien humaine, ou si Sigmufred a survécu à sa propre invention.
Word le sait, lui.
C’est un assistant personnel invisible — le R2-D2 de votre manuscrit.
“Asdout a-t-il déjà rencontré Sareth avant le tome 2 ?”
– L’Index : page 154, paragraphe 2, juste avant la punaise fourre-tout.
– Vous : Merci, ô divinité numérique.
🧭 2. Ça transforme le chaos en cartographie
Un roman long ou une saga de science-fiction devient vite un labyrinthe. Les index transforment ce chaos en cartes stellaires : chaque personnage, lieu, date et concept devient traçable ; assurant une véritable cohérence dans votre roman.
Et quand vous cherchez la première apparition de “Théia”, hop : téléportation instantanée.
🌍 Explorez aussi la carte interactive de l’univers du Tour de l’Univers sur le site officiel.
⏳ 3. C’est un gain de temps déguisé en corvée
Oui, c’est un peu fastidieux au début. Vous allez soupirer en ajoutant vos premières balises {XE}.
Mais la première fois que vous retrouverez une information en trois secondes au lieu de trois heures, vous entendrez un petit chœur angélique dans votre tête.
Les index, c’est un véritable gain de temps pour écrivain à terme.
📚 4. La base d’une vraie édition “pro” ?
Quand vient le moment de relire, corriger, ou publier, votre fichier d’index devient une mine d’or.
Vous pouvez :
- générer automatiquement un répertoire des noms, lieux et dates,
- repérer les doublons et incohérences,
- et offrir à votre relecteur une navigation de luxe.
Dans le monde des manuscrits de 300+ pages, un bon index, c’est comme un GPS intégré : ça évite les accidents narratifs et les détours dimensionnels.
🧠 5. Et surtout : ça évite de devenir fou
C’est peut-être le plus grand avantage.
Savoir que chaque élément est référencé, repérable, traçable… ça apaise.
Vous pouvez écrire librement, sans cette peur sourde de “louper un truc”.
Et dans un roman où tout explose (souvent littéralement), un peu d’ordre, ça fait du bien.
En bref :
Les index, c’est comme les chaussettes assorties — personne ne les remarque, mais sans eux, tout part en vrille. 🧦📖
🧾 La méthode de référencement ou comment apprivoiser le « monstre »
Je ne vais pas mentir : au début, j’ai bricolé.
Des post-it collés sur l’écran (qui se décollent), des fichiers “notes_v2_final_final_vraiment_final.docx” et un carnet illisible rempli d’abréviations dont moi seul comprenais… 30 %.
Puis j’ai compris : pour que ça tienne, il faut référencer à la source.
Comment faire concrètement ?
- Dans Word, chaque nom, lieu ou date reçoit une balise :
{ XE "Sareth" \f "noms" },{ XE "Mars" \f "lieux" },{ XE "2142" \f "dates" }. - En fin d’écriture, j’insère trois champs d’index :
{ INDEX \f "noms" },{ INDEX \f "lieux" },{ INDEX \f "dates" }. - Résultat : un triple index automatique qui répertorie tout mon univers sans que je m’y perde.
C’est un peu comme avoir une Bible d’univers intégrée à votre manuscrit : il ne conduit pas à votre place, mais il évite les crashs narratifs.
🚀 En conclusion
Les index, c’est un peu la revanche de la paperasse sur le chaos créatif. Longtemps, j’ai cru qu’ils servaient juste à ennuyer les thésards… jusqu’à ce qu’ils sauvent ma trilogie.
Grâce à eux, mes personnages cessent de se téléporter sans prévenir, mes planètes restent à leur place, et moi, je dors mieux. Alors oui, c’est un travail minutieux, un peu rébarbatif, mais sans eux, mon univers serait une soupe quantique de contradictions.
L’imagination crée le monde.
L’index évite qu’il s’écroule… ou l’aide à se relever plus facilement.