De la page blanche… à l’impression 3D !
Quelle joie de voir les personnages de ma trilogie se transformer en figurines 3D !
Je m’en souviens comme si c’était hier, la première fois que Pierre Gonzalès, l’illustrateur de ma série de SF humoristique Le Tour de l’Univers, me présenta le crobard de mes personnages, je tombais sous le charme ! Quelle joie lorsque pour la première fois j’ai vu le dessin des personnages nés de mon imagination ! C’était en 2016 et, depuis, si ces personnages ont forcément évolué dans mon esprit, leur représentation, elle, n’a pas bougé.
Entre deux séances d’écriture, je me plaisais à rêver : « Ah, si seulement je pouvais tenir leur figurine entre mes doigts et les observer sous tous les angles ! » Doux rêve d’ancien modéliste se remémorant ses souvenirs d’enfance en compagnie de célèbres briques de construction…
Épisode 1 : quand l’idée a du mal à trouver son nid
Et puis c’est le Big Bang ! Dès les années 2010, avec les premiers brevets qui ont sauté (merci Wikipedia), l’impression 3D est une petite révolution qui se met en branle ! Bon franchouillard, pas encore écrivain à l’époque (\o/), je passe évidemment à côté de tout ça… jusqu’en 2023 où je me dis, « ça serait quand même sympa, de tenir entre mes doigts une figurine de mes personnages. »
Entre temps, j’avais vu certains écrivains se mettre à l’impression 3D, acheter leur propre imprimante et faire des essais. « Amusant », mais sans plus… Un de mes meilleurs amis s’est également et récemment offert une machine d’occasion et il a commencé à m’inonder avec ses productions et… ses échecs – Tiens ? On peut foirer une impression ? Bizarre… (voir plus bas pour des détails croustillants) – mais toujours enthousiaste ! J’avoue, lui il aime fabriquer des pièces fonctionnelles… Tiens ? Aujourd’hui, il a fait une figurine...
Épisode 2 : le difficile cap de la sculpture 3D
Il faut absolument que j’essaye de modéliser mon personnage en 3D ! De toute façon, je peux bien essayer, qu’est-ce que ça me coûte ? Du temps ? La correction du tome 3 peut encore un peu attendre (RIP mes lecteurs qui poirotes depuis des années, désolé pour la crise cardiaque ; compatissant comme je suis, je vous invite à lire cet article : Chroniques d’un Tome 3 : Le Tour de l’Univers… en Rond ?). Eh bien, c’était un massacre ! Après quatre heures d’essais, je m’en suis sorti avec un personnage difforme et un mal de crâne comme jamais ! Qu’il est difficile pour le nom dessinateur, non-sculpteur que je suis de réaliser une reproduction fidèle. Même malgré les innombrables tutoriels sur la toile ! Je laisse tomber… rapidement, aussi temporairement. Je reviendrai dessus plus tard. Il faut d’abord que je me concentre sur les corrections du tome 3.
Est-ce mort pour autant ? Ai-je abandonné ? Bien sûr que non ! Alors, comment faire ? J’ai bien pensé à déléguer, mais qui fait ça ? Et à quels prix ? J’ai consulté quelques sociétés de service… Arrghhh ! C’est cher ! Je voulais surtout rester dans un budget proportionnel à celui de la série (coût et gains). Évidemment, c’est tout un métier, normal que le prix soit élevé. Je ne connaissais personne, donc je remets ce projet « alternatif » à plus tard… jusqu’à je lance une conversation au travail avec un collègue. Lui, fait des montages sons pour Arte, rien à voir, et pourtant ! Il évoque un site proposant les services de prestataires… du monde entier ! Je n’ai rien à perdre à aller voir… Bon, les tarifs, plus raisonnables, restent néanmoins élevés (200€ à 1000€ par personnage), cette série est au stade artisanal, c’est un « loisir », je ne peux pas me le permettre, pas à ce stade de l’aventure, en tout cas.
Ai-je abandonné pour autant ? Bien sûr que non ! À force de recherches… BINGO ! Je découvre des prestataires qui proposent des prix abordables (35€ à 60€ le personnage) ! Mais faut-il encore trouver un modélisateur 3D dont le style correspond à la série. Je cherche encore quelques jours… et re-BINGO ! Certains d’entre eux correspondent parfaitement à ce que je recherche. Enfin ! Il est grand temps de donner vie à mes personnages. Merci à Sanka Angelo pour son travail rapide, précis et efficace ! Vous trouverez ses coordonnées en bas de page. Ci-dessous, sculpture du personnage principal, Sareth, le pharaon extraterrestre, à partir du dessin original de Pierre Gonzalès (2017) :
Épisode 3 : l’impression, rien n’est joué !
Slicer, PLA, SLA… Que de termes sibyllins !
Je n’imaginais les différentes étapes nécessaire à l’impression 3D jusque-là ! Pour moi, c’était un peu magique : on a un modèle 3D, il suffit de disposer d’une imprimante pour l’imprimer… sauf que non ^^’. La gravité, vous connaissez, j’imagine ? Eh bien, là, elle n’est pas un avantage, c’est un paramètre qui entre en jeu, car de toute impression à besoin de supports. Mais pourquoi ? Ça paraît évident, mais tant qu’on n’a pas touché le problème du doigt, il est difficile de l’envisager : le plastique fondu (ou la résine), pour former un bras tendu, par exemple, ne peut pas léviter dans les airs, il a besoin d’un support qui le maintienne jusqu’à ce qu’il soit terminé ! Alors là, je vous passerai les détails sur les diverses formes de structures qui doivent à la fois économiser du plastique et assurer un bon maintien ^^’
Un très bon ami m’a proposé d’imprimer la première figurine.
Je l’ai immédiatement remercié, suivant avec fébrilité les premières étapes ! Chaque heure, Julien m’envoyait une nouvelle photo que je découvrais avec admiration, nonobstant le support qui s’avéra complètement coller à la figurine. Je n’ai appris qu’après, que son « slicer » ne permettait pas certains supports. En effet, à défaut de supports « arborescents », cela n’a pas marché du tout ^^’ ! Mon ami, dans sa générosité, a malgré tout tenté d’extraire ces supports amalgamés de la figurine, de manière chirurgicale. Sauf qu’à cette échelle (10 cm) et vu la quantité de supports, un bras y est très vite passé : « couic » ! :/ Ci-dessous, cette première épopée digne du monstre de Frankenstein en images :
Puis j’ai fait appel à des prestataires expérimentés et je ne regrette pas le résultat !
Je remercie Adrien H. (prestataire d’impression en couches de plastique ou PLA, coordonnées en bas de cette page) et Théo H. (prestataire d’impression résine) d’avoir accepté que je partage ses captures d’écran pour illustrer concrètement ce à quoi ressemble le processus d’impression 🙂
Je tenais à remercier tout spécialement Adrien qui a pris le temps de me donner quantité de détails sur le fonctionnement de sa machine, ses limites et ses possibilités 🙂
Quelques détails à retenir :
- Le PLA imprimé en couches successives (ou exactement par le procédé de « Fused deposition modeling » or FDM, le PLA étant une catégorie de plastique) (ici les couches font 0,4 mm). Ici, la figurine de 20 cm de haut revient à 10€, hors frais de port et de service. Cette technique, généralement préférée pour les grosses pièces mécaniques, a tendance à laisser des stries qui gâchent les plus petits détails des figurines plus petites. Cela nécessite, en plus du retrait des supports (effectué par Adrien et je l’en remercie !). Il faut pas mal poncer, mastiquer, passer une sous-couche, poncer à nouveau, remastiquer avant d’avoir un résultat relativement lisse. NB : selon la température et l’humidité ambiante, les différentes couches seront plus ou moins lisses.
- La résine (ou plus exactement la Stéréolithographie ou SLA) est bien plus indiquée pour imprimer des figurines avec des détails, mais plus chère ^^ ». Ici, la figurine de 20 cm de haut revient à 18€, hors frais de port et de service. Ce procédé nécessite un post traitement pour solidifier la résine et éventuellement repenser l’impression pour fragmenter les plus grosses figurines (20 cm). Je tiens particulièrement à remercier Théo, dont la figurine de William de 20 cm a nécessité de confectionner 2 pièces séparées avant de les coller ensemble (encore merci, Théo pour ce travail !). NB : la résine durcie, c’est lourd, style pièce en « marbre » ^^’ !
Et après ? Les projets…
Cette première expérience d’impression 3D ne sera certainement pas la dernière. Maintenant que j’ai goûté à la possibilité de matérialiser mes personnages, je me sens prêt à aller encore plus loin. Mon objectif ? Proposer ces figurines à mes lecteurs ou les offrir lors d’événements ou de concours. Il ne fait aucun doute que l’impression 3D ouvrira de nouvelles portes créatives que je n’avais même pas imaginées auparavant. Ce n’est que le début d’une aventure passionnante, et je suis impatient de partager la suite avec vous 🙂 !
Au prochain épisode : l’impression de William, le dauphin guerrier en exoarmure ! Ça promet de vous en mettre plein la vue 😉 !
Et vous ?
Et vous, avez-vous déjà essayé l’impression 3D ? Seriez-vous tenté de vous lancer dans cette aventure ? Je serais ravi de lire vos expériences et vos questions dans les commentaires 🙂 ! N’hésitez pas à partager vos créations ou à poser des questions si vous hésitez à franchir le pas. Je vous invite également à me suivre sur mes réseaux sociaux où je partage régulièrement mes avancées. Ensemble, continuons à donner vie à nos imaginaires !
Coordonnées des prestataires
- Design 3D : Sanka Angelo.
- Impression PLA (plastique) : Adrien H.
- Impression SLA (résine dure) : Théo H.
- Illustrateur de la série depuis 2016 : Pierre Gonzalès.